C’est à 22 ans, en m’observant dans le miroir des toilettes que j’ai constaté l’anomalie pour la première fois : quelque chose brillait dans mes cheveux. Du blanc.
Il y avait des travaux quelque part, et j’avais probablement ignoré un panneau « peinture fraîche ».
J’ai porté mes doigts à mes cheveux, commencé à les frotter, et… rien.
J’ai eu beau frotter, tirer sur la mèche… rien ne changeait. Le blanc était toujours là, mêlé à mes mèches colorées.
L’évidence m’a frappée presque violemment : il s’agissait de cheveux blancs. Une mèche blanche en réalité, qui prenait naissance, là, près de mon visage, précisément là où j’avais choisi de créer une raie. Je n’en revenais pas.
Ce jour là, je décidais de déplacer ma raie de l’autre côté. Je n’avais pas l’intention de cesser de me colorer les cheveux, mais si je pouvais éviter des repousses blanches…
Presque dix sept ans plus tard, j’ai décidé de faire une expérience et de voir ce qui se passerait si je cessais de me colorer les cheveux.
J’en suis là.
Je me dis qu’à chaque instant je peux revenir en arrière et repasser par la case coloration.
Mais en attendant, j’en suis là.
J’observe. Je m’entraîne à accepter. À apprécier. À lâcher prise.
Ce n’est pas tant les mèches blanches qui me dérangent que le manque d’uniformité.
Parce que j’en suis là, au stade étrange, presque embarrassant. (fais-moi confiance : il est difficile de capturer ce stade en photo ; la réalité est assez différente, les cheveux blancs plus présents et visibles qu’il n’y paraît ici)
Et c’est une source d’apprentissage intéressante. Pas seulement à propos de l’âge, des cheveux, ou de moi, mais à propos de la vie.
Qui a dit que les cheveux n’étaient que des cheveux ?
C’est grâce à eux j’en suis là, à ce stade du temps qui passe…
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