Lorsque j’étais plus jeune, j’étais bourrée de complexes. Si tout n’y est pas passé, je me suis trouvée « trop grande » (pour plus tard, étonnamment, regretter de ne pas l’être un peu plus), j’ai trouvé ma bouche et mon nez « trop gros », mes seins « trop petits », mes cheveux « trop frisés », puis « je n’étais pas assez mince », ou encore j’avais un oeil plus grand que l’autre… entre autres.
Et ce n’est que ce qui concerne le physique. Parce que je me suis également trouvée trop timide, trop peureuse, pas assez sociable, pas assez manuelle, trop rêveuse, trop solitaire, trop anxieuse, pas assez intelligente…
Bref. Si je n’avais pas tous les défauts de la terre, je n’étais, de toute évidence, « pas assez bien ».
L’origine du mal
Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est que tous les jugements que j’ai portés sur moi-même ne sont pas venus de nulle part :
J’étais trop grande parce que les autres étaient plus petits.
J’ai trouvé ma bouche et mon nez « trop gros », parce qu’une camarade m’a un jour dit qu’ils l’étaient.
Mes cheveux étaient trop frisés parce que je voyais un peu partout que de beaux cheveux devaient être lisses et soyeux.
Je n’étais pas assez mince parce que l’on m’a dit qu’avec deux kilos en moins je serais parfaite…
Mais bien entendu, tout cela n’est pas la faute « des autres ». Je me suis comparée aux autres, et j’ai donné de l’importance aux propos que d’autres ont tenu à mon sujet. Mais ce n’est pas tout.
Si « les autres » (entourage, société…) ne facilitent pas toujours la tâche, et si les mots ont un pouvoir immense, chacun-e est responsable de ce qu’il-elle fait des informations reçues. Malheureusement, la plupart d’entre nous a tendance à les prendre pour argent comptant (en particulier dans l’enfance)…. jusqu’à se les approprier complètement.
Au delà des complexes
Fort heureusement, mes complexes ont disparu et le mal-être associé également… Et cela n’a été possible qu’en devenant, petit à petit, plus bienveillante avec moi-même : c’est lorsque j’ai commencé à devenir une alliée pour moi-même, une « meilleure amie », que j’ai commencé petit à petit à être plus heureuse.
Arrêter de me focaliser sur ce que j’identifiais comme étant des points faibles. Reconnaître que la somme de mes qualités a plus de poids que celle de mes « défauts ». Arrêter d’essayer d’être quelqu’un que je ne suis pas. Faire avec ce que je suis. Aimer ce que je suis.
Oui, les complexes disparaissent, on finit par ne plus croire ce qui nous a été mis (ou ce que nous nous sommes mis) en tête, mais… qu’en est-il de la petite voix qui continue de me déprécier de temps à autres ? Elle est toujours là.
Il m’arrive toujours de dire que « J’ai deux mains gauches », que « Je ne sais rien faire de mes dix doigts », que « Je sais pas faire »… et de me dire « Quelle idiote ! », « T’es bête ou quoi ? », « C’est pas possible d’être aussi stupide ! » (pour rester polie).
Pourtant, je sais que je ne suis pas stupide. Pourtant, si j’ai été capable de faire des makis et des sushis il y a une semaine, c’est que je sais bien faire deux ou trois trucs de mes dix doigts ! Alors pourquoi continuer de me juger aussi durement ?
Finalement, j’ai prononcé (et pensé) plus de paroles désobligeantes envers moi-même que je n’en ai entendu prononcées contre moi. Dur ! Et plutôt dévastateur quand on y pense bien.
Une utilisation bienveillante des mots
Les mots ont un grand pouvoir, et nous passons une grande partie de notre temps à l’utiliser de façon destructrice. Pensez-y : quel bien cela nous fait-il de nous dire « je suis moche » ou « je suis bête » ? Aucun.
Non, nous ne sommes pas des êtres parfaits. Oui, nous faisons parfois des erreurs. Mais est-ce que nous insulter nous-même nous rendra meilleur-e-s ? Absolument pas.
Au contraire, un tel comportement risque de renforcer un manque de confiance, et de nous limiter. Non pas parce que nous sommes limités, mais parce que nos actions seront limitées par nos croyances : quand on est convaincu de n’avoir aucune valeur dans un domaine, on évite de s’y aventurer, et si par malheur on y est confronté, cela devient très anxiogène…
Pas étonnant que le premier des « Quatre accords toltèques« (que je vous recommande vivement de lire si ce n’est déjà fait !) de Don Miguel Ruiz soit « Que votre parole soit impeccable » !
Le challenge
Vivre une vie plus simple, minimaliste, c’est s’attacher à éliminer de sa vie ce qui ne nous est ni utile, ni agréable. Et comme je l’explique souvent, ce n’est pas qu’une question de possessions matérielles !
Les pensées et propos négatifs à notre encontre ne nous rendant pas service, et ne nous rendant de toute évidence pas plus heureux, je vous propose donc un petit défi : vous en débarrasser progressivement, et faire preuve de bienveillance envers vous-même.
Comment ? C’est très simple. À chaque fois que vous vous dénigrez d’une façon ou d’une autre (en paroles ou en pensées) :
1. Prenez-en note, au moins mentalement.
2. Reprenez-vous en trouvant une formulation alternative neutre, ou mieux, positive !
Vous en êtes ? 😉 Essayons jusqu’à la fin du mois, et voyons le résultat !
Photo : Joanne Tatham (Instagram)
Et pourquoi pas !!! je tente.
Je me retrouve dans ton article et je suis la première à m’auto-critiquer . « Ma pôv fille, t’es une quiche, t’es une grande malade, t’es nulle, etc… » une forme d’auto dérision, de second degré qui après lecture de ton article ne sont pas effectivement une façon douce de se voir.
Donc, j’adhère à ce challenge.
Etre donc plus douce envers soi meme.
Merci pour cet article, et merci pour tes articles en général.
amicalement
Sylvie
Super, Sylvie ! 🙂 Merci pour ton commentaire !
Je me retrouve tout a fait
Je ne m’aime pas du tout
OK pour le challenge
Florence, j’espère que ce challenge t’aidera à t’aimer un peu plus ! Voici une dose d’amour de toi-même, à utiliser sans modération ! <3
Comment dire
moi, c’est ma mère qui me disait que j’étais moche, que je ne savait rien faire, je suis devenue moche par ce que c’est elle qui le voulait. Je ne suis pas laide, mais elle a tout fait pour que je soit quelqu’un d’autre, jusqu’à 20 ans, je n’avais pas d’identité. Je me suis reconstruit en m’éloignant de ma famille. Et il m’a fallu beaucoup de temps pour devenir se que je suis. Merci pour tes articles
Merci Jocelyne pour ton commentaire. Les remarques des proches, et plus particulièrement des parents lorsque l’on est enfant, peuvent être destructrices… Félicitations pour être parvenue à te reconstruire, même cela a nécessité un éloignement familial. C’est parfois la meilleure chose à faire…
Oui, je me reconnais aussi, mais depuis que je suis plus vieille, je suis beaucoup plus indulgente avec moi-même! Je trouve même que je suis cool à propos de ma petite personne et je pense que ce sont les épreuves de la vie (plus ou moins douloureuses) qui nous forcent aussi à se recentrer sur nous-même. Enfin, ça marche comme ça pour moi 😉
Mais je vais essayer de débusquer quelques mauvaises pensées à propos de moi, et j’essaierais de les écarter 😉
Amélie, je crois effectivement qu’avec l’âge, et un peu d’expérience de vie, on en vient à s’aimer de plus en plus. Ce sont les dernières traces qu’il me reste à éliminer 😉
Ok pour le challenge, je n’arrive pas à me sortir d’une dépression, ou difficilement.
Je ne me dis pas tous ces mauvais mots, mais il en suffit de quelques uns…. Je dois aussi lire les accords toltèques conseillés par ma soeur.
Merci pour vos articles.
Et la phrase du Film de ce soir, tirée de « Jack et la mécanique du coeur » : « C’est ta fragilité qui fait ta force. C’est parce que tu es différent que tu es intéressant. » (bateau, mais à se rappeler régulièrement)
Comme tu le dis Eusebisa, il suffit de quelques mots !
Cette phrase est peut-être « bateau », mais ça fait du bien de se le rappeler régulièrement, oui 🙂
Bon challenge !
Que de mots entendus qui dénigrent. Que de croyances qui nous limitent et entretiennent nos pensées négatives sur nous même. Ca suffit. Je relève votre défis, avec vous. A chaque pensée négatives sur moi-même, je prends du recul et je change cela au plus vite. Mais je cherche aussi à formuler une pensée positive sur moi-même deux fois par jour minimum. Merci pour le contenu de votre site.
chere Joanne,
Merci pour vos ecrits qui me font un grand bien. Comme l’a dit quelqu’un avant moi, jai toujours eu envie de te repondre mais les actes ne suivent pas les intentions de la journee! Mais avec tes conseils, je finirai par changer.
Pour te dire vrai, j’ai souffert pendant mon enfance de ces mots qui denigrent, qui t’enlisent davantage et te font perdre confiance en toi de la part de ma mere. Mais curieusement, je suis entrain de reproduire la meme chose sur ma fille. Comment faire pour me defaire de cette pratique? Je n’arrive pas a lui sortir ses points positifs. Je me rends compte que c’est toujours les aspects negatifs que je lui lance a la figure. Aidez moi s’il vous plait.
Merci pour ce que vous faites pour les autres! bon vent au site!
Bonjour Alizeta,
Je ne connais pas ton âge, celui de ta fille, ni les circonstances dans lesquelles tu dénigres ta fille (est-ce quand elle te déçoit/frustre ? ou de façon générale ?), mais je réfléchis à tout ça et j’en fais un article dès que possible.
Si tu veux me donner quelques détails n’hésite pas à me recontacter directement ici : http://joannetatham.fr/contact/